Penser en japonais, c’est possible ?

Penser en japonais, c'est possible. Pour l'illustrer, il y a en premier plan, une gomme rouge représentant le penseur de Rodin. En second plan, inscrit sur une ardoise, un peu flou mais lisible: "日本語で考え中...".
JN

Penser en japonais, c’est indispensable ?

Si tu traduis dans ta tête le japonais que tu entends en français et que tu re-traduis du français en japonais la phrase que tu veux dire, tu vois bien que ça va te prendre un certain temps.

Dans une conversation normale, il y a un rythme naturel qui s’établit. Quand tu parles à tes ami(e)s ou à des collègues, tu t’attends à avoir une réponse dans un laps de temps donné et tu parleras à nouveau après un laps de temps donné.

Mais si quand tu parles à des japonais, tu passes ton temps à traduire dans les 2 sens ce qu’on te dit et ce que tu dis, à un moment, ça va fatiguer un peu des 2 côtés.

Un exemple vaut mieux qu’un long discours !

Moi, ça m’est surtout arrivé avec l’anglais à New York (j’en ai parlé dans mon article « Apprendre à parler japonais, côté cerveau »). Les New-yorkais, ils sont sympas mais c’est pas les gens les plus patients de la terre non plus.

Je préparais bien ma question dans ma tête avant de la sortir avec un accent parfait (Si, si !).

Du coup, j’avais pas de problème pour me faire comprendre !

Là où c’était compliqué, c’est quand la personne me répondait comme si j’étais de NYC moi aussi.

Si je pigeais pas la réponse du premier coup (l’immense majorité des cas au début), j’avais parfois droit à une seconde chance.

Par contre, si je comprenais toujours pas la réponse, je cherchais encore mes mots quand la personne était déjà loin.

En plus, je devais supporter les vannes de mon frère, mort de rire à chaque bide que je prenais. Mais bon, en même temps, c’était chacun son tour ! Donc, je me gênais pas non plus quand c’est lui qui foirait lamentablement.

Mais bon, je m’égare là ! Revenons à ce qui nous intéresse !

Ça se soigne, Docteur ?

Maintenant qu’on est d’accord sur les symptômes (on est largué dans les conversations) et le diagnostic (on pense pas dans la langue cible), y a-t-il un remède à ça ?

Alors je te la fais « classique » pour te répondre:

J’ai une bonne et une mauvaise nouvelles pour toi !

La bonne nouvelle, c’est que oui, il y a un remède à ça !

La mauvaise nouvelle, c’est que tu vas pas aimer la bonne !

Mais c’est la seule vraie solution !

Cette solution, tu t’en doutes surement, c’est qu’il va falloir que tu penses dans la langue cible !

Le problème, c’est que ça va prendre un certain temps parce que c’est pas ta langue maternelle !

Mais peut-être pas autant que tu le penses si tu fais ce qu’il faut pour passer le plus possible par des images mentales.

Ah-ha ! Tu l’as pas vue venir celle-là, hein ?

« Des images mentales » qui dit le gars (c’est moi, le gars !) !

Eh oui, parce que ton cerveau, c’est pas des livres de grammaire qu’il stocke dans sa mémoire. C’est des images mentales !

Un autre exemple vaut mieux qu’un long discours !

Par exemple, imagine que tu vois un frelon qui s’approche de toi d’un air agressif et te pique.

Si on met de côté le fait que tu t’es enfui(e) en courant et en hurlant (j’aurais fait la même chose, t’inquiète pas !), ce que ton cerveau va faire c’est créer une image mentale du frelon qu’il va associer à insecte volant agressif, dangereux, ressemblant à une grosse guêpe et dont la piqûre est douloureuse.

C’est pas kiffant ça ? Avec une seule image mentale, t’auras toutes ces infos !

Il est comme ça le cerveau, généreux et travailleur !

Évidemment, tu te dis que c’est génial tout ça mais qu’on est toujours en train de penser en français là !

Et tu auras raison !

Encore plus fort !

Maintenant, ferme les yeux et imagine que t’es au Japon en été

Tu te promènes, tranquille, l’appareil photo ou le smartphone à la main, prêt(e) à prendre en photo une magnifique fleur bleue que t’as jamais vue en France.

Tout à coup (Quel suspens !), tu vois un gros insecte volant ressemblant à une guêpe qui fonce sur toi !

Le machin est tellement énorme qu’il fait un vrombissement assourdissant quand il vole (Oh ! C’est maintenant que tu commences à courir !).

A ce moment-là, un japonais à côté de toi (tu l’avais pas vu mais il était là depuis le début, le gars !) te montre l’insecte avec sa main en criant « スズメバチ ! «  (« suzumebachi », mais en fait le vrai nom, c’est « Oosuzumebachi« ).

Là, ton cerveau qui a entendu par tes oreilles « スズメバチ !  » et vu par tes yeux l’engin qui arrive, il a vite créé un raccourci direct vers l’image mentale de ta rencontre avec le frelon français et sonne l’alerte !!!

Allez, c’est bon, reprends ta respiration !
Le vilain frelon géant est passé sans rien te faire !

Tu peux rouvrir les yeux !

Faisons le bilan !

Le bilan positif (Si, si !) de cette expérience, c’est que tu n’es pas prêt(e) d’oublier le mot « スズメバチ ! « . Et quand tu l’entendras à l’avenir, tu ne le traduiras plus en français parce qu’une connexion directe (un raccourci, si tu préfères) entre le mot et l’image mentale existe désormais.

Tu vois comment c’est puissant les images mentales ?

Si tu veux penser en japonais, tu vas devoir te débrouiller pour créer le maximum de raccourcis vers des images mentales existantes et en créer de nouvelles (en faisant de nouvelles expériences).

A ma connaissance, il n’y a pas d’autres méthodes pour penser dans la langue cible.

Et tu sais pourquoi ?

Parce que c’est comme ça que tous les humains apprennent à parler !

Gilles

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Alors, on se dit à tout de suite ?

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